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Compagnie lampaulaise de salaison : excellence bretonne dans l’agroalimentaire durable

Compagnie lampaulaise de salaison : excellence bretonne dans l’agroalimentaire durable

Compagnie lampaulaise de salaison : excellence bretonne dans l’agroalimentaire durable

Quand la salaison bretonne défie l’industrie 4.0

Implantée dans le Finistère, à Lampaul-Guimiliau, on pourrait croire que la Compagnie Lampaulaise de Salaison (CLS) est une énième entreprise agroalimentaire dédiée à la transformation du cochon… Erreur. Derrière ce nom presque pittoresque se cache une perle de l’industrie agroalimentaire française, capable d’allier savoir-faire régional, rigueur industrielle et technologies de pointe avec, en prime, une conscience aiguë des enjeux environnementaux.

Dans cette Bretagne qui, au fil des décennies, a fait du porc un fleuron économique, CLS pourrait se contenter de répéter avec discipline une recette déjà bien huilée. Mais depuis quelques années, la société s’est aventurée sur un terrain bien plus ambitieux : intégrer les principes de durabilité, de traçabilité numérique et d’automatisation intelligente dans un secteur souvent perçu comme traditionnel. Autrement dit : faire du saucisson… une affaire de smart factory.

Un ancrage territorial fort, mais l’œil tourné vers l’avenir

Lampaul-Guimiliau n’est pas Paris. Et c’est justement toute la force de CLS. Enracinée dans un territoire où les savoir-faire charcutiers se transmettent à l’ombre des abbayes et des menhirs, CLS n’en reste pas moins en prise directe avec les défis contemporains de l’industrie agroalimentaire. L’entreprise, filiale du Groupe Cooperl, a su préserver une qualité artisanale tout en injectant dans ses processus une bonne dose d’innovation industrielle.

Avec une production hautement maîtrisée de jambons secs, notamment la fameuse marque Brocéliande, CLS a vite compris que sa pérennité passait par une synergie efficace entre tradition et technologie. Car, si le goût reste l’argument maître du consommateur, derrière chaque tranche se cache désormais un système de production millimétré mêlant automatisation, contrôle qualité en temps réel, réduction des intrants et économies d’énergie.

La salaison au prisme de l’industrie 4.0

« Transformer un produit vivant sans le dénaturer, mais avec des outils de pilotage numériques », voilà le délicat numéro d’équilibriste auquel se livre la Compagnie Lampaulaise de Salaison. Pour relever ce défi, la société s’appuie sur une transition vers l’industrie 4.0 qui ne se contente pas de moderniser les machines, mais repense les flux, les données et les rôles humains.

Quelques exemples concrets :

Un saucisson connecté ? Pas encore tout à fait. Mais une charcuterie pensée comme un produit logistique, énergétique et éthique, oui. Et c’est déjà un tournant stratégique dans un secteur en quête de repères face à la montée en puissance des exigences environnementales et sociétales.

#LowImpact : l’éco-performance devient un standard

Contrairement à certaines multinationales qui verdisent leur façade à coups de campagnes marketing douteuses, CLS préfère des actions concrètes. Le site de Lampaul est labellisé ISO 50001, norme internationale relative au management de l’énergie. Et ce n’est pas qu’un autocollant sur la porte d’entrée.

Au menu des initiatives :

Ce n’est donc pas un hasard si CLS s’impose doucement mais sûrement comme un modèle d’agro-industrie durable, capable de rivaliser avec les standards européens du green manufacturing. À cela s’ajoute un engagement éthique fort : l’entreprise garantit une filière porc 100% française, sans antibiotiques dès la naissance, et respecte un cahier des charges rigoureux en matière de bien-être animal.

Humain augmenté, mais pas remplacé

À l’heure où l’IA et la robotisation avalent les métiers à la chaîne à coups d’algorithmes bien huilés, CLS fait un choix singulier : augmenter l’humain sans le rendre obsolète. Le personnel y est formé à devenir « opérateur augmenté » plutôt que simple exécutant. À court terme, c’est un pari audacieux ; à moyen terme, c’est une vision nécessaire.

« Nos collaborateurs sont les vecteurs du changement, pas les victimes de la technologie. On ne peut pas digitaliser la passion, ni l’odorat », confiait récemment un cadre de production. Car si la technologie affine les processus, elle ne remplace pas l’œil aguerri d’un charcutier expérimenté qui repère en cinq secondes un lot douteux là où la machine hésite encore.

CLS a même mis en place un programme interne de formation continue, associant réalité virtuelle et tutoriels immersifs pour apprendre les bons gestes. On ne parle donc pas de robotisation aveugle, mais d’un compagnonnage moderne, version 4.0. Une hybridation qui pourrait bien inspirer d’autres bastions industriels confrontés à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

Bâtir le futur… tranche par tranche

La Compagnie Lampaulaise de Salaison est tout sauf un cas isolé, mais elle illustre avec brio comment des entreprises a priori modestes réussissent à tracer une voie pionnière dans le secteur agroalimentaire. En misant sur la durabilité, la qualité numérique, la traçabilité et la responsabilisation locale, CLS transforme la charcuterie en produit industriel pertinent, sans perdre son âme gustative.

Est-ce que cela fera du jambon une technologie d’avenir ? Peut-être pas. Mais tant qu’il continuera à incarner cette équation complexe entre terroir, industrie et transition écologique, le modèle de CLS mérite d’être scruté. Car derrière chaque tranche bien affinée se cache désormais un écosystème intelligent, calibré au micron près, et mû par une ambition simple : continuer à faire bon, mais mieux.

Et entre nous, si l’industrie française doit réinventer ses standards, elle ferait bien de commencer par là où ça sent encore bon le fumé naturel…

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